Démocratie

Parlons un peu des recettes. Premier point, il faut rappeler un très important désengagement de l’État sur la dernière décennie, c'est tout à fait dommageable. C'est la solidarité nationale qui ne s'exprime plus... Les recettes viennent essentiellement des impôts locaux (75% des recettes réelles de fonctionnement), qui sont le lien entre les habitants et les dépenses pour le bien commun (fonctionnement comme investissements). La taxe d'habitation ayant disparu, tout est porté par la taxe foncière. On peut décider de laisser chacun investir pour lui... Les personnes aisées en ont les moyens, les autres non. Tant pis pour elles. C'est une façon de voir les choses. On peut aussi décider que mettre au pot commun est important pour construire ensemble des structures utiles à tous, en faisant jouer la solidarité. C'est un choix qui mérite débat.
Voyons maintenant la répartition des dépenses. Un point d'abord sur le fonctionnement : c'est pour nous un bien commun partagé par tous et pour tous. En particulier, du personnel municipal investi et qui travaille dans de bonnes conditions, ça profite à tout le monde. L'externalisation des services ? On grappille un peu sur le dos des employés et on nous vend du travail "mieux fait". Quand on voit l'état de propreté du CAPJ, on peut en douter... 
Côté investissement, le plus important mis en avant par la majorité, c'est l'accueil de loisir. Rien à redire ici, un investissement très utile et bien conçu que nous approuvons. Il y a aussi un projet pour mettre des panneaux photovoltaïques sur le gymnase Ratel et la bibliothèque. Là encore, voilà un investissement bien placé, pour le commun et le futur. Approuvons des deux mains !
Pour autant, tout n'est pas idéal... Par exemple, la calade du site Saint-Bernard. On y investit cette année 300000€... Est-ce réellement une priorité ? Par contre, on ne considère pas la possibilité de profiter de la vente d'un terrain particulièrement stratégique pour créer un espace de vie commune au cœur de la zone nord de Fontaine, abandonnée aux promoteurs immobiliers sans aucun projet cohérent anticipé (ce n'est pas faute d'avoir poussé pour qu'une étude soit faite, refusée systématiquement par la majorité municipale les années précédentes), sans aucun investissement... Donnons nous rendez-vous dans 10 ou 15 ans pour constater les dégâts... Il sera malheureusement trop tard. Alors que notre endettement est au plus bas (qui ne s'en réjouirait pas ?), ce serait au contraire le moment d'investir pour la communauté ! 
Enfin pourquoi ne pas échanger un peu avec les habitantes et habitants de notre ville pour rassembler votre sentiment sur les meilleures choses à faire avec notre budget ? Vous avez certainement de bonnes idées, qui méritent d'être discutées ! 

Lorsqu'on estime que les contraintes, parce qu'elles sont souvent le résultat de compromis, sont trop faibles, ou qu'elles ne vont pas assez loin dans la protection, l'information ou le bien-être de notre population, on peut choisir de faire plus, de proposer des actions plus volontaristes. Prenons l’exemple la cantine scolaire. Le cadre législatif actuel impose 20% de bio, 50% de "durable de qualité" et un repas végétarien par semaine. Notre municipalité s'en tient donc à ce strict minimum.
Pourtant, on peut aussi proposer plus : une part de bio, de local, de qualité encore plus importante, plus de repas végétariens diversifiés servant d'appui à une communication utile aux familles. Bien sûr, cela peu nécessiter des efforts et un coût plus important, mais est-ce qu'il faut toujours négocier a minima la santé de nos enfants ?
Dans un autre registre, l'expression des divers groupes dans la communication municipale aux habitants : on peut se contenter du minimum comme actuellement, ou proposer d'ouvrir plus largement la parole pour avoir des échanges constructifs plus étendus

Comment dire plus crûment que pour les citoyens légitiment concernés par les prises de positions de leurs élus, de tous leurs élus, il ne reste plus que les possibilités suivantes :
- Assister au Conseil municipal, ce qui est loin d’être une solution pour un grand nombre ;
- S’en remettre au Bien Public, à ses comptes-rendus, et à son bon vouloir ;
- Attendre la parution, deux ou trois fois par an, de Reflets, organe municipal mettant en valeur sur une vingtaine de pages l’action municipale, ne laissant à une autre expression que la portion congrue.
- S’en remettre au site internet du groupe d’opposition Fontaine Solidaire.
Évidemment, c’est toujours mieux que rien...
Mais au-delà du minimum que propose la loi, une municipalité a toujours les moyens d’encourager le rapprochement entre les citoyens et la chose publique, si elle souhaite dynamiser la démocratie locale. Par exemple en organisant des débats citoyens dans les quartiers, ou en diffusant en direct les débats du Conseil Municipal. Cela existe, ailleurs qu’à Fontaine. Pourquoi les Fontainois ne le mériteraient-ils pas ?

Ainsi, quand on propose d’investir dans un nouvel accueil de loisir, nous pouvons être collectivement fiers d’avoir en partie contribué à cet investissement. De même, quand nous constatons que nos parcs sont bien entretenus, que nos équipements sportifs sont excellents, ou que nous avons de quoi accueillir de nombreuses associations et proposer des activités festives à nos habitants, nous pouvons être fiers d’y avoir contribué par nos impôts.
Bien entendu, il convient de faire attention à la façon dont on investit ces contributions ! C’est tout l’art du budget, que la majorité maîtrise, je le reconnais volontiers. Mais on peut tout à fait être un bon gestionnaire sans nécessairement avoir comme dogme de maintenir au plus bas la contribution
commune...
La notion d’impôt juste peut certainement se discuter des heures durant... Pour moi, ce qui est juste, c’est que chacun participe dans des proportions qui correspondent à ses moyens, pour avoir un ensemble de bénéfices collectifs qui permettent à toute la population de se sentir heureuse de vivre dans notre
commune. Cette notion de partage est profondément ancrée dans mes convictions, et est intimement liée à la notion de service public, puisque c’est l’institution collective, ici la commune, qui permet d’avoir une juste redistribution au bénéfice de tous.
Soyons concrets : nos impôts, taxe foncière et taxe d’habitation (ou ce qui la compense), représentent environ 5 M€, soit de l'ordre de la moitié de nos ressources. Cela veut dire qu’une augmentation de 1 % du montant de ces impôts représente un crédit supplémentaire pour la commune de 50000 €. C’est loin d’être négligeable, vous en conviendrez. La différence entre notre taux d’imposition et celui de nos voisines de taille comparable, comme Quetigny ou Longvic (qui sont loin d’être les plus élevés de la métropole!) est de l’ordre de 15 %... Soit de l’ordre de 750000 €... par an...
C’est de cela dont je parle quand je trouve que la politique dogmatique de la majorité concernant les impôts locaux, qui dure depuis des lustres, a asséché les finances de la ville au détriment du service rendu aux habitants.

En effet, c'est une année avec des élections nationales cruciales, qui auront des répercutions fortes sur la vie locale. Les actions municipales se déploient dans un cadre qui est souvent décidé nationalement et il convient d'y être attentif quand on veut être efficaces localement.
Soyez donc motivé.e.s, acteurs et actrices, motrices et moteurs pour rendre possibles les projets qui nous tiennent à coeur dans tous les domaines de notre société. Son délitement actuel n'est pas inéluctable !